Du 29 avr. – 28 mai 2016

Commissariat : Blandine Gwyzdala

ArtistesJean-Michel Alberola, Clément Bailleux, Samuel Buckman, Franck Lestard, Jean-Xavier Renaud et Rémi Voche

Performance de l’artiste Rémi Voche : Fakir par timidité

Entretien sur l’exposition dans l’Agenda Stéphanois « Si vous n’aimez pas la mère » (mai 2016)

La question de la protection de l’environnement fait date, l’expression est même devenue un lieu commun aux aspects rasoirs voire ringards, pas fun, pas sexy donc peu intéressants.  Pourtant, on voit apparaître de plus en plus sur les rayons des supermarchés et autres lieux commerciaux des produits green, eco-friendly – l’anglais est plus vendeur – et bios évidemment pour accrocher une nouvelle génération d’individus soucieuse de sa santé car celle-ci a bien compris que de profondes mutations devaient s’opérer afin d’améliorer la condition de l’Homme sur la planète.

Sensibiliser une société à la protection de l’environnement, ce n’est plus seulement montrer des images choc d’oiseaux mazoutés, de montagnes de détritus, de lacs desséchés et de chasse à la baleine. C’est prendre conscience que l’une des espèces vivantes menacées aujourd’hui est bel et bien l’Homme et que sa mission aujourd’hui est de se préserver. Préserver l’Homme en tant qu’espèce vivante menacée. C’est un fait, et une thématique plus que contemporaine.

L’Homme évolue dans son environnement, dans sa jungle à lui. Il est frappé par les éléments, se soumet aux saisons, au temps, aux moyens de survie qu’il a à sa disposition dans un système qu’il a lui-même créé. Sa survie dépend d’un système économique basé sur la production et la diffusion de biens de consommation et de services. Si jusqu’à présent il s’est contenté de cette mécanique bien huilée initiée par les diverses révolutions industrielles, force est de constater que l’Homme a oublié de réfléchir et d’associer à la fois entreprise florissante et préservation de la nature, sous-entendu, de l’ensemble des fruits de la nature, dont l’Homme.

Heureusement, le constat n’est plus si radical car des solutions innovantes apparaissent enfin plus clairement dans la manière de repenser la production, la consommation et les conditions de vie et de travail de l’Homme afin d’assurer son bien-être et sa durabilité.

Il ne s’agit donc pas seulement de nourriture. On assiste ainsi depuis de nombreuses années déjà à une amélioration du design urbain et à la naissance de nouvelles formes architecturales dont les projets prennent vivement en considération les besoins de l’Homme dans son quotidien citadin et développent des solutions ingénieuses pour réduire la consommation énergétique et penser vert et durabilité. Le recyclage, le troc se développent plus naturellement de même que des formes de travail plus collaboratives et soucieuses du développement personnel de chacun fleurissent et deviennent synonymes de sociétés avancées et résolument tournées vers l’avenir. Ce qui était alternatif devient progressivement la norme. Repenser notre mode de fonctionnement, savoir penser différemment, autrement. Voilà l’un des défis majeurs de notre société contemporaine qui se trouve définitivement dans une phase de transition majeure vers un avenir prometteur. Encore faut-il prendre la vague…

Les artistes présentés proposent un regard sur les mécanismes des divers systèmes économiques, sociaux et politiques actuels, leurs imbrications et leur interdépendance, sur la menace qui pèse sur leur nature environnante, sur les sentiments intimes propres à cette nouvelle génération davantage concernée par son avenir.

B.G.